vendredi 25 décembre 2015

Louis BEGUIN, NOUS A QUITTES.



          Heureux… celui qui a croisé, Louis,… sur son chemin !
De mémoire de montrigonais, Louis BEGUIN est né d’un amour passionnel de ses parents Pascal et Espérance ! Espérance ? …un prénom  qui ne s’invente pas…plus qu’un prénom, une véritable constellation se consommant sans modération. Ses parents mèneront une vie exemplaire avec cette fureur, cette passion de vivre et de fonder une famille… et quelle famille… puisque Louis deviendra l’ainé d’une fratrie de cinq beaux enfants !
Louis va vivre, dans la pente des vergers de Montrigon, une jeunesse, somme toute, faite de travaux saisonniers. De par son socle de « chef de chœur » il va tracer ces sillons d’une vie faite de travail, de don de soi, afin que la sueur, mais aussi les cals, au-delà des rides et des plissures de la peau, fassent honneur à la famille. Pourtant Louis ne se doutait pas qu’en naissant en 1927 il aurait 14 ans à l’heure de la drôle de guerre. Bruits de bottes, bruits de canons, privations… Il sera un des premiers, les armes à la main, afin que cette terre de France, ces montagnards de Savoie, restent aux couleurs bleu blanc rouge ! Ainsi, Louis, ayant une connaissance parfaite des plis, des raccourcis, des caches de « ses » montagnes, sera un éclaireur des plus précieux, des plus précis dans le renseignement.
Fier de sa terre, il accomplira son service militaire en Autriche «  pas question de transiger avec les valeurs de la FRANCE ! » De retour, libéré de ses obligations militaires, Louis reprendra son talent de dessinateur industriel à Notre Dame de Briançon…20 ans durant il croquera ce monde de ses rêves… ses montagnes qui, il faut bien l’avouer, lui appartiennent quelque part.
Cette fièvre pour la pente, cette pulsion pour l’aménagement raisonné «juste au dessus d’Hauteville-Gondon », cette envie de construire une montagne habitée, vont le conduire à acheter un chalet d’alpage à 1750 m…Face à la belle vallée de tarentaise !
               Louis ? Celui qui ne savait avancer qu’en montant !
Ainsi,  ce visionnaire des Arcs, va ouvrir un bar en 1961 à l’arrivée des télésièges reliant Bourg saint Maurice à Courbaton. Le précurseur venait d’accomplir ce geste fort des premiers mots de station de ski….Ce bar, ce chalet deviendront un petit hôtel avec 5 chambres, 2 dortoirs et des nuits sous la voûte des ciels étoilés !
Louis est avide d’avancer, il sent bien qu’il se passe quelque chose à arc 1600, comme un frémissement, comme une autre vie qu’il perçoit au-delà du futur. Il a déjà, dans ses gênes, la pluriactivité montagne qui le gagne ! Viendra le temps de la construction du, maintenant célèbre, HOTEL BEGUIN.
Pour Louis, la boucle n’était pas bouclée et siègera au conseil municipal de la capitale de la Haute-Tarentaise aux côtés de Marcel GAIMARD. Sa vision du monde de demain appuiera sur le trait du devenir des Arcs.
                            Louis ! Je me souviens !
Souvenons-nous de Louis, bâtisseur de cette station 3éme génération, retraité heureux !  Souvenons-nous de cet homme fait de respect, de droiture ! Rappelons-nous de cet homme qui avait cette qualité ultime, intime, de vous comprendre et de nous parler qu’avec son regard !
Celles et ceux qui ont eu cette chance, cette joie d’accomplir un bout de chemin avec lui, garderont ce souvenir de Louis « cet  homme qui murmurait à l’oreille de la montagne de l’Arc »…Sa complice de toujours…Qu’il a aimé par-dessus tout et qu’il nous laisse en héritage, comme lui, pure, intacte, sincère, authentique !
                  Le temps est venu de nous séparer Louis !
Toi montagne de l’Arc, toi la piste de la Cachette, vous les deux têtes, toi… de Courbaton à Montrigon, emportez donc Louis vers sa dernière demeure…Dans son dernier soupir… il nous a donné son amour pour la pente.. Faîtes le donc glisser dans ce paradis, nourrissez le de votre mansuétude et donnez lui cette paix éternelle ! Faîtes donc lui, une place au milieu des mille fleurs des alpages, puissent elles, être les plus paisibles, avant que ne s’éveillent, au printemps prochain, edelweiss, lys martagon et gentianes.
Au revoir Louis !
                                          ..Salut l’artiste !

Sous ce ciel immaculé, en ce jour de Noël… vous avez pris un peu d’avance…puisque nous nous reverrons.. !

Pierre VILLENEUVE




ôtel… BEGUIN !