mardi 29 novembre 2016

SEEZ : LES MYSTERES DE LA CLOCHE ET SON ATTACHEMENT -

Célestin FREPPAZ, Un Conseiller Général Maire d'exception
LES MYSTÈRES DE LA CLOCHE ET SON ATTACHEMENT

Depuis quelques temps le timbre des cloches suspendues au clocher du village de l’église de Saint-Pierre de Séez, nous rappelle qu’il se passe quelque chose sur le clavier éternel du carillonneur.

En effet la commune a décidé de redonner de la voix à la sonorité (merci Paccard !) des cloches et de proposer à chaque matin les vibrations du battant sur la robe. L’angélus sonne à notre clocher, « mais qui pense donc à réciter l’Angélus ? » En effet les cloches sont un des restes visibles de la culture chrétienne qui a façonné la France, et donc, quoi de plus normal que notre clocher vivant égrène les heures et fait tinter, trois fois par jour, la sonnerie de l’Angélus ? Mais alors pourquoi l’Angélus du matin reste donc muet ? Y aurait il des allergiques à cet appel de commencer la journée ? Faut-il tordre le cou aux coqs bien gaulois qui réveillent la basse cour ? La question mériterait d’être posée à Mr Le Maire qui sait !       L’Angélus ? Trois fois par Jour ! Depuis un décret de Louis XI de 1472
        « L’Angélus sonne au clocher, mais qui pense à réciter l’Angélus ? »

Qu’il s agisse de participer aux joies, ou aux peines de la communauté séeraine, qu’il s agisse d’en rythmer le travail et la vie, elles répondent toujours présent, ces demoiselles dodues, joufflues et ventrues qui habitent le sommet du clocher.
Ainsi il y la plus grosse de 860 kg : elle donne un » fa grave »Les séerains l’appelaient «  Marie Sauve-Terre » Le «  fa aigu » et clair pèse 85 kg, certainement offerte par Le Seigneur de la Val d’Isère. 4 autres cloches figurent dans le clocher de 65  à 33 kg. « La grosse cloche sonnait à l’heure du tocsin, soit pour une invasion de peuplades, soit pour un grave incendie, soit à l’occasion de la déclaration des Guerres »
Mais laissons à Célestin FREPPAZ, nous raconter l’Histoire, puisée sur un de ces textes de 1938 :
«  Pauvres vieilles cloches de Séez…Combien de chants d’allégresse avaient elles sonnés…Combien de baptêmes, de mariages, de visites épiscopales, de fêtes et de victoires. Mais aussi que de deuils que  leur glas avait dû bercer. Que de fois du haut de leur beffroi gracile, leur airain dût jeter vers le ciel sa voix suppliante quand menaçait l’orage, l’incendie, l’inondation, la guerre et toutes les misères que du haut  de leur tour, elles avaient dominées. Elles avaient « appelé » bien souvent les chefs de familles aux assemblées qui se tenaient dans le cimetière, au pied du vénérable clocher…. »
Avec le temps, modernité aidant, la disparition des carillonneurs qui accomplissaient un véritable sacerdoce, indépendant du maire et du Curé, ont accéléré l’électrification des cloches avec ces timbres et ces sonneries  bien monotones, sans âme.
                         Le bonheur est dans l’escalier qui mène au clocher :

Saint Jacques de Compostelle indique le bon chemin à parcourir !
Mais le plus terrible resterait le silence de la cloche, cette voix de Dieu, cette messagère bâillonnée d’un autre temps car elle restera un lien indéfectible de toute la communauté séeraine,  au-delà de toutes les croyances, de toutes les relogions…

                               Tout cela est mystérieux, car inexplicable !
Pierre VILLENEUVE


Saint-Jacques de Compostelle mériterait mieux que cet oubli dans les recoins de l'escalier de l'église  Saint-Pierre de SEEZ ! Il suffirait d'essuyer les plâtres